Découvrez la naissance de la place Wilson
Au début, des heures sombres.

Le 17 janvier 1562, Catherine de Médicis a fait signer au roi Charles IX, âgé de douze ans, l’édit de tolérance de Saint Germain, qui autorise Les protestants a exercer leur culte hors des villes fortifiées,[1] dans les faubourgs et à la campagne. A Toulouse, les huguenots, c’est ainsi que l’on nomme les protestants à l’époque, construisent un temple de bois à l’extérieur de la Porte Villeneuve, dite « du Ministre »,  pour y faire le prêche, [2] et les capitouls leur offrent la protection d’hommes en armes. Les capitouls comptent dans leurs rangs quelques protestants.[3]

Quand démarre le Carême, les prédicateurs catholiques attisent les haines en dénonçant ce qui, à leurs yeux, représente une bienveillance coupable du Capitoulat à l’égard des protestants. Les capitouls prennent des mesures pour maintenir l’ordre et mettre un terme aux tensions qui s’exacerbent de jour en jour, mais le Parlement, institution du roi dans la capitale languedocienne, s’oppose à leur mise en œuvre. [4]

En avril, des heurts ont lieu entre catholiques et protestants dans les rues de Toulouse. Les affrontements tournent à l’émeute, des hommes sont tués, d’autres blessés, plusieurs maisons sont pillées ou incendiées.
Dans la nuit du 11 au 12 mai, les protestants s’emparent du Capitole, de la Porte Matabiau et de la Porte Villeneuve, et barricadent les rues qui mènent au Capitole. Dans toute la ville, les combats font rage. Chaque camp reçoit des renforts venus de l’extérieur. Mais les forces catholiques sont plus nombreuses.
Quand les protestants arrivent à cours de vivre et de poudre, ils doivent ouvrir les négociations. Le 17 mai 1562 Ils décident de quitter la ville.Une troupe de catholiques se lance à leurs trousses, le tocsin sonne et des groupes de paysans en armes se mettent en marche. Sur les routes, c’est un massacre.[5]

Notre Dame du rempart
Notre Dame du Rempart

Les capitouls protestants quittent la ville eux aussi, seul Adhémar Mandinelli reste. Il est arrêté, condamné et mené au supplice. Sa tête est clouée sur la porte de l’hôtel de ville et ne sera enlevée qu’à la fin de l’année 1564, lors de la venue du roi Charles IX.[3]
La construction en bois à l’extérieur de la Porte Villeneuve où se réunissaient les protestants pour pratiquer leur culte est détruite.[5]

La Porte Villeneuve est murée et gardée sur ordre des Capitouls, car les protestants continuent à se rendre au « Champ d’Enfer », le terrain situé à l’extérieur des remparts pour pratiquer leur culte en plein air. [7]

Un petit oratoire y est installé, contenant une vierge noire en bois, Notre-Dame de la Délivrance, dite « Notre-Dame du Rempart ».[8]

Quelques siècles plus tard on y édifiera la place Villeneuve qui prendra plus tard le nom de place Wilson.

Crédit Photo: Antoine Rivalz, Expulsion des huguenots de Toulouse, 1727, Musée des Augustins

 

 

 

 

 

Hervé Marcé
Vidéaste & documentariste depuis 1988 —