Découvrez la naissance de la place Wilson
Tout commence

Quelques années avant la révolution l’endroit ou va s’édifier la place Wilson est devenu un lieu de passage intense. Tous les transporteurs de marchandises – on les appelle les rouliers, qui arrivent des routes de Paris, de Bordeaux ou d’Albi y passent pour aller au Capitole s’acquitter des droits d’entrée des marchandises dans la cité. Le trafic des charrettes est important. Des essieux cassent, des chargements se renversent, des chevaux s’abattent sous le poids de fardeaux trop lourds. Les accidents sont nombreux et mettent en danger la vie des citoyens.[1]   Les capitouls décident d’édifier une place en ces lieux, celle-ci a pour but de faciliter les communications.

En 1775, afin de pouvoir entreprendre les travaux, les capitouls demandent au ministre de l’intérieur le déclassement des remparts. Il est demandé  aux capitouls de procéder à un procès-verbal d’arpentage des murs, tours, fossés et autres fortifications, avec mention du nom des possesseurs.
C’est au sieur Jean-François Virebent, géomètre-arpenteur, que ce travail est confié le 25 juin 1778.[2] Il rend son rapport à la mairie un an plus tard, rapport accompagné de neuf plans détaillant les portions de remparts, et des abords, situés entre les différentes portes de la ville.
Les travaux d’aménagement débutent en 1783, sous la houlette de Jacques-Pascal Virebent, frère cadet de Jean-François, tout juste nommé architecte de la ville de Toulouse et créateur de la place du Capitole. Jacques-Pascal va réaliser une première ébauche d’une double place, intérieure et extérieure, avec en son milieu une porte monumentale. Car les temps ne sont plus à défendre la ville, mais à magnifier ses entrées, à l’image de la Place Saint Cyprien construite de l’autre côté de la cité par Joseph-Marie de Saget dans l’alignement du Pont Neuf.

A l’endroit même où, deux-cent-vingt ans auparavant, la Porte Villeneuve avait été condamnée, on ouvre la muraille. A cette occasion, Notre-Dame du Rempart est déposée à l’église du Taur.
On commence à combler le fossé, à aplanir le terrain, à redresser le tracé des rues. Mais, sans doute pour des raisons financières, les travaux s’arrêtent là et le projet reste au point mort.

Crédit Photo: Projet pour la place, les avenues, et la porte Villeneuve Wilson

Archives Municipale de Toulouse-64Fi6088

Hervé Marcé
Vidéaste & documentariste depuis 1988 —