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Storytelling politique

Ces derniers jours ont été riches en storytelling politique, entre l’annonce du reconfinement, les élections américaines, les tensions entre la Turquie et la France, à chaque fois ce sont des récits qui portent ces actualités.Le Président de la République nous annonce le deuxième confinement, le discours a changé. À l’annonce du premier le ton était solennel et martial : « nous sommes en guerre », il fallait engager la nation pour cet évènement jamais vu : l’arrêt presque total du pays.Pour la deuxième annonce il fallait être plus en relation avec les interrogations des Français, pour cela il répond à des questions. Quelle est à cette heure la situation de notre épidémie ?Quels sont nos objectifs ?Quelles seront les règles de cette nouvelle étape ?Il reconnaît des erreurs, une des bases du storytelling, personne n’est infaillible, ça permet un sentiment d’empathie.«  Avons-nous tout bien fait ? Non, et je l’ai dit il y a quinze jours, on peut toujours s’améliorer »Il utilise le nous. C’est important quand on manage une équipe de ne pas se placer au dessus de la mêlée.« Nous aurions collectivement sans doute dû davantage respecter les gestes barrière en particulier au sein de la famille ou avec les amis ». Ces discours font appel au storytelling pour rendre le message impactant, il existe également une autre forme de storytelling.

drapeaux

Le côté obscur du storytelling politique

Les élections américaines et les relations franco-turques nous fournissent un bel exemple des dérives possibles du storytelling.De l’autre côté de l’Atlantique, Donald Trump accuse son adversaire de tricher, de faire apparaître des bulletins de vote factices.En Turquie Recep Tayyip Erdoğan doute de la santé mentale d’Emmanuel Macron.Ces histoires basées sur des faits réels (vote par correspondance, déclaration d’E. Macron) sont transformées en fake news pour permettre à chacun de ces chefs d’État d’asseoir son pouvoir. C’est donc le côté obscur de la force — non, pardon, ça, c’est un autre storytelling — le côté obscur du pouvoir de l’histoire, qui démontre bien la puissance du récit.

Hervé Marcé
Vidéaste & documentariste depuis 1988 —